Compte-rendu du voyage en Espagne du 06 au 11 mars 2016
49 élèves de différentes 2ndes du lycée ont participé à un voyage culturel à Salamanque, Madrid et Tolède. Ils étaient accompagnés par 4 professeurs du lycée : Marie-Hélène AMADOU, Émilie GOURGUES, Marie DE MONTFORT et Jean-Michel LABAILLE.
Première bonne nouvelle, nous n'avons perdu aucun élève malgré la densité des visites et les traversées de Madrid au pas de course. Il faut dire que nous veillions aux grains en les comptant et recomptant au moins 20 fois par jour ...
Quelques élèves devaient être assez excités par l'idée de participer à ce voyage car les 18h de car n'ont pas entamé leur énergie et leurs petits yeux lundi matin trahissaient une nuit blanche malgré nos interventions pour les calmer ... les autres, plus prévoyants, fort heureusement la majorité, ont pu dormir correctement pour entamer à pied, mais en forme eux, les 10h de visite de Salamanque.
Quel éblouissement ! La visite de la Plaza Mayor (certes pas la plus grande d'Espagne mais probablement l'une des plus belles). Les 2 universités de cette ville, fondées en 1218, sont parmi les plus vieilles d'Europe.
Cette ville est déclarée patrimoine de l'humanité et de la culture par l'UNESCO.
Les 2 cathédrales se jouxtent et permettent de passer en quelques pas du style Roman au Gothique mieux que dans n'importe quel livre. Et en plus, nous avions la chance d'avoir pour guides dans l’équipe, 2 anciennes étudiantes qui connaissaient les moindres recoins de cette ville (nous n'en dirons pas plus … mais Erasmus ça a l'air plutôt sympa).
Encore 3h de car pour rejoindre Madrid et les familles d'accueil. Elles avaient pour mission d'héberger, chacune, 2 à 3 de nos élèves du dîner au petit déjeuner. Leur rôle était aussi et surtout de communiquer avec eux exclusivement dans la langue de Cervantes et on pense que pour certains ça n'a pas dû être très simple … il faut croire que tous ont réussi à se faire comprendre.
On imagine qu'ils ont bien dormi car mardi ils avaient encore un peu d'énergie à revendre pour visiter Madrid (le stade Barnabeu ci-contre, et le Palais Royal ci-dessus, pas de confusion possible).
Le Palais Royal, construit au XVIIIième siècle sur les ordres de Felipe V fut la résidence de Charles III mais n'a plus, aujourd'hui, qu'une fonction protocolaire.
Le mercredi matin, le monastère de l'Escorial, palais commandé par le roi Felipe II au milieu du XVI ième siècle. D'une architecture très austère alors que l'Espagne était à son apogée. Ce palais contient une nécropole royale et les restes des rois des maisons d'Autriche et Bourbon. Il y a aussi une somptueuse bibliothèque.
L'après-midi, changement de décor avec la visite de Tolède, ville fondée par les romains en 192 Av. J.C. puis pillée par des barbares venus du Nord (Vandales, Suèves ..). Elle devient la capitale des Wisigoths au VIième siècle. En 712, les maures battent Rodrigue, le dernier souverain wisigoth, et occupent la ville jusqu'en 1085, date où les catholiques dirigés par Alphonse VI de Castille, reconquièrent la ville.
Au XIIième siècle, la ville devient un centre de traduction très réputé, et surtout un lieu de rencontres entre les savants des 3 grandes religions juive, musulmane et chrétienne. La juderia (le quartier juif et ses synagogues, que l'on n'a malheureusement pas pu visiter), les ruines de la mezquita (mosquée) et les nombreuses églises en sont le témoignage.
Tolède fut la capitale du royaume d'Espagne jusqu'au milieu du XVIième siècle. C'est Felipe II (le même dont on a parlé plus haut) qui transfert les pouvoirs politique à Madrid, laissant le pouvoir religieux à Tolède. C'est l'Escorial qui devient la résidence des rois puis, 2 siècles plus tard, le somptueux Palais Royal (que l'on a visité le premier jour) qui le remplace. Bref, depuis 2 jours nous remontons le temps.
Toujours Tolède, la plaza Zocodover, où nous avons mangé, à l'heure espagnole, nos bocadillos para llevar !
On ne peut pas partir de cette ville sans parler de Domínikos Theotokópoulos peintre, sculpteur et architecte né en Crète d'où son nom d'artiste : El Greco. On a visité sa maison transformée en musée et vu un style très particulier où les perspectives sont étirées, les personnages peints en grand avec des visages allongés et des teints blafards. Il règne une atmosphère mystique et les lumières paraissent presque irréelles. On pense qu'il avait au moins sur la fin de sa vie une forme de mélancolie et un trouble de la vision qui lui faisait voir les choses de cette manière particulière.
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Le jeudi, c'est déjà le dernier jour et nous visitons Madrid à pied avec une conférencière très compétente qui nous a permis de visiter la cathédrale de Madrid : la Almudena. Cette église ne fut achevée et consacrée par le pape Jean-Paul II qu'en 1993 (il y a d'ailleurs une relique de ce pape dans une crypte). L'extérieur, de style néoclassique proche de celui du Palais Royal qui se trouve juste en face, détonne avec le style gothique de l'intérieur. Les vitraux, les plafonds, les piliers donnent une ambiance très particulière à la fois classique et moderne. Le portail de la cathédrale contient des scènes récentes. On peut y voir l'ancien roi d'Espagne Juan Carlos et son épouse Sofia (qui ont abdiqué en 2014 pour leur fils Felipe VI) représentés lors de la venue du pape Jean-Paul II.
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Nous visitons bien sûr la plaza mayor et la puerta del sol, deux lieux importants pour Madrid.
Dernière après-midi à Madrid et la fin du voyage approche déjà. La nostalgie commence déjà à s'emparer de nous.
Le Prado, c'est incontournable (comme les courses au Corte Ingles ou el chocolate con churos en terrasse).
Les élèves avaient, avant le voyage, étudié en classe 6 tableaux et avaient à remplir un dossier pédagogique très bien concocté par leurs professeurs d'espagnol.
El dos de Mayo y El tres de Mayo de Goya,
La famille de Charles IV de Goya,
Les Ménines de Velasquez,
La reddition de Breda de Velasquez,
La forge de Vulcain de Velasquez,
Un autoportrait Del Greco qui n'était pas au Prado car prêté temporairement à un autre musée mais on en avait vu la veille à Tolède.
Certains ont pu voir des œuvres de Jérôme Bocsh, de Rubens, de Raphaël, de Véronèse ou de Dürer rien que ça !
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Ce que l'on retiendra de ce voyage. La très bonne complémentarité des accompagnateurs et l'énorme préparation pédagogique des collègues d'espagnol en amont. Sans cela, la magie n'aurait pas pu opérer.
Le comportement exemplaire de la majorité des élèves. Ils ont fait preuve de curiosité et d'intérêt pour ce que leurs professeurs leur avaient préparé. Certes quelques élèves semblaient plus préoccupés par l'envie de faire une pause au McDo que de s'imprégner de l'ambiance très typique de la vie en Espagne. De même, à l'Escorial et au Prado, la fatigue aidant, certains semblaient peu motivés mais ils n'étaient finalement pas si nombreux et cela ne nous a pas empêché de faire l'intégralité du programme prévu et d'une manière qui a comblé à la fois les élèves et les professeurs. C'est en tout cas les retours que nous avons de cette parenthèse de 5 jours, tant du point de vue des élèves que des enseignants.